Que les choses soient claires : Meridian : New World n'est pas la relève de Starcraft, Dawn of War II ou Company of Heroes. Mais si vous avez besoin de votre fix mensuel d'unités à contrôler, de bases à nettoyer, de votre dose régulière de micro-management, bref, si vous êtes un gros consommateur de RTS, vous devriez peut-être accorder une petite attention à Meridian : New World.
Le secteur du jeu de stratégie sur PC est déjà pas mal embouteillé, mais cela n'a pas refroidi les ardeurs d'Elder Games, qui a décidé de se lancer à corps perdu dans le jeu de stratégie temps réel le plus traditionnel qui soit. Tout d'abord, le contexte : le joueur se retrouve à la tête d'une colonie spatiale venue s'établir sur une planète prometteuse et pleine de ressources, histoire de se développer sans être inquiétée par la concurrence chinoise ou un quelconque Code du Travail intergalactique. Manque de bol, des concurrents peu élégants ont eu la même idée, au même endroit et au même moment. Résultat, il va falloir se battre âprement et sans pitié pour conquérir le moindre mètre carré de terrain, un peu comme sur une plage de méditerranée en été.
Déjà-vu
Les mécaniques de jeu sont ici d'un classicisme absolu, jugez plutôt : on se retrouve la plupart du temps à la tête d'une base avancée, avec un centre de commandement et quelques robots ouvriers qui vont devoir aller récolter le minerai local, principale ressource du jeu. Comme dans tout bon RTS qui se respecte, on doit construire le plus vite possible les bâtiments de production d'où sortent les unités de combat (troopers, mechas, tanks, avions...) tout en gérant correctement le minerai récolté. Il faut également garder un oeil sur le développement de nos upgrades, mais aussi des générateurs d'énergie, qui conditionnent le plafond d'unités maximales autorisées.
RTS/RPG ?
La campagne principale est particulièrement sympathique, puisqu'un effort a été fourni pour la rendre vivante, avec une scénarisation relativement intéressante. On a par exemple la possibilité, entre deux missions, d'incarner le commandant de la colonie dans notre vaisseau-mère. On peut ainsi se balader librement pour aller parler avec notre équipage, via un système de dialogues au choix, un peu à la manière d'un RPG à l'ancienne sur Super Nintendo. C'est surtout l'intention qui compte puisqu'en réalité, ça n'aura pas beaucoup d'influence sur le déroulement de quoi que ce soit, mais l'effort est louable. En revanche, notez que le jeu est intégralement en anglais et que cela pourra perturber les non-anglophones dans la compréhension de l'histoire.
Escar... mouches
D'un point de vue technique, pas d'ambiguïté : on sent bien que l'on est face à un jeu indépendant développé avec des moyens limités. Graphiquement, c'est vraiment pas la joie : les unités sont très mal détaillées, trop semblables les unes aux autres, et il s'avère particulièrement pénible de les distinguer. Difficile par exemple de reconnaitre un soldat classique d'un soldat lourd, ce qui est particulièrement handicapant sur le champ de bataille, et c'est un peu la même chose pour les bâtiments. L'impossibilité de zoomer correctement comme dans un RTS de Relic, pour ne citer qu'eux, ne fait d'ailleurs qu'amplifier le problème. Au niveau purement technique, on a davantage l'impression de jouer à un ersatz du bon vieux Total Annihilation de 1997 qu'à un jeu de 2014. Si le moteur se contentera donc d'une machine modeste avec une petite carte graphique, une fois n'est pas coutume, c'est surtout le processeur qui sera mis à contribution lors de l'affichage simultané d'un grand nombre d'unités à l'écran. Une grosse bécane ne sera donc pas complétement inutile. Côté environnements, les différents théâtres d'affrontement ne sont pas affreux, loin de là, mais l'ensemble ne donne guère envie de s'enthousiasmer outre mesure.
Un monde d'innovation ?
D'une manière plus générale, le jeu manque cruellement de variété : si la possibilité de développer un arbre de compétences pour octroyer des bonus à ses unités est appréciable, les soldats, véhicules et bâtiments sont peu nombreux et très génériques, ce qui cache mal un certain manque de profondeur qui deviendra problématique sur le long terme. Enfin, mon plus gros reproche concerne sans nul doute l'absence de mode multijoueur à la sortie du titre, difficilement justifiable sur un jeu de ce genre. Malgré tout, la campagne est assez longue et le mode Escarmouche permet tout de même de prolonger le plaisir et de ne pas trop se sentir floué.